la fenêtre est ouverte

Finalement notre projet change d'option, de question et par la même de titre... même si nous n'en avons toujours pas trouvé!

Projet fenêtre








Philosophie du projet :





L’idée de ce projet part de l’observation communément
partagée dans nos expériences professionnelles respectives de la contrainte que
peut représenter l’injonction au projet pesant sur les personnes accompagnées.


Qu’il s’agisse d’enfants pris en charge à l’aide sociale à
l’enfance, d’adulte en errance accueillis en CHRS ou encore de jeunes dans un
dispositif d’insertion, tous doivent et souvent dès le début de la prise en
charge s’inscrire dans une dynamique de projet. Or si dans la philosophie
existentialiste, le projet est ce qui va permettre de donner du sens à
l’existence (en permettant une projection du sujet dans l’avenir), nous pouvons
nous interroger sur son effectivité dans le cas ou le projet est imposé du dehors,
sous la forme d’une injonction.


En effet, un projet individualisé doit être élaboré par ou
avec, la personne accompagnée et avec le souci de l’investir de ses propres
désirs. Mais est-ce réellement possible lorsque le projet est souvent une
condition préalable à la prise en charge ou a son maintient ? N’est-ce pas
la, en réalité une injonction paradoxale : « Tu dois avoir un projet, mais c’est ton projet, tu dois l’investir de
toi-même ». Est-il réellement possible de faire sien un projet dont on n’est
pas nécessairement l’instigateur et qui en outre nous est imposé ?





A titre d’exemple, les enfants pris en charge par l’aide
sociale à l’enfance doivent très tôt s’inscrire dans cette dynamique du fait de
contraintes objectives tel que la durée de la prise en charge (jusqu'à la
majorité) au terme de laquelle ils doivent pouvoir être totalement autonomes.
Evidement, il y a la possibilité du contrat jeune majeur pour prolonger cette
prise en charge jusqu'à 21 ans, mais l’octroie de celui-ci, de plus en plus
difficile a obtenir, est également soumis à l’obligation d’un projet de
formation diplômante. Car il n’agit pas seulement d’élaborer un projet,
celui-ci doit en plus avoir un caractère « réaliste ».


C’est ainsi que nous avons souvent put observer dans nos
différentes expériences professionnelles que les « rappel à l’ordre »
sur le réalisme d’un projet sont fréquente.


Quelle place reste-il alors pour les désirs de la personne ?





A ces contraintes s’ajoute ce que l’on pourrait appeler
« l’idéologie du projet » que l’on a put voir s’installer dans les
secteurs du social et du médico-social ces dernières années et que la loi du 2
janvier 2002 a transformé en une obligation légale (avec l’imposition d’outils
obligatoires tels que les projets individualisés).


Mais la construction identitaire d’un enfant ou plus
simplement d’une personne peut-elle se faire sereinement sous la contrainte
d’une injonction à un projet qui, en outre doit avoir un caractère
« réaliste » ? N’as t’on pas besoin pour cela « d’utopies
nécessaires » ? Pourquoi en somme un enfant pris en charge à l’ASE
n’a t’il jamais la possibilité, l’espace, la liberté de vouloir être astronaute
ou pilote d’avion « quand il sera grand » ?





C’est dans cet esprit et ces questionnements que nous avons
pensé ce projet. C’est pourquoi nous avons voulut aller à la rencontre de
personnes accompagnées et recueillir leurs paroles de la manière la plus libre
possible, débarrassé de toutes ces injonctions et contraintes habituelles pour
finalement redonner une place à la personne en tant que « sujet » et
plus seulement qu’en tant que « usager ».














Objectifs :





L’objectif du projet sera de faire un recueil, une
compilation de paroles anonymes sans nécessairement préciser les
« problématiques » des personnes interrogées. L’idée étant de
réaliser un support final qui pourra prendre la forme d’un livre et/ou d’un
document photo/audio dans lequel le récit des personnes interrogées serait
accompagné d’images (photos, dessins…) et de sons (musique, bruits…) choisit
par eux.


Une introduction présentera la démarche et on pourra
éventuellement faire apparaître en conclusion les institutions dans lesquelles
nous seront intervenus pour éviter de nommer les personnes ou des les présenter
à travers leurs problématiques.





Organisation :





L’idée étant de recueillir une parole libérée des
« réflexes » de réponses que pourraient fournir des personnes
habituées aux entretiens avec des professionnels, nous avons élaboré une
première série de question permettant de conserver une cohérence pour
l’ensemble des récits recueillis :

• Ce
  serait quoi ton rêve ?
  
• Quels
  sont tes moments de joie ?
  
• Qu’est-ce
  qui te fait sourire ?
  
• Qu’est-ce
  qui t’agace ?
  
• Quelle
  question aurait-tu aimé que l’on te pose ?
  

Moyens :





Les entretiens se feront seul ou a deux (selon l’accord ou
pas de l’institution).


Nous avons fait le choix de n’utiliser qu’un dictaphone pour
recueillir la paroles des personnes (une caméra peut potentiellement bloquer la
parole).


Lors des entretiens nous proposeront aux personnes interrogées
de fournir des musiques, photos, dessins ou autre document de leur choix pour
accompagner leurs paroles.





Calendrier :





Nous nous sommes questionnés sur la pertinence d’interroger
des personnes dans les institutions dans lesquelles nous exerçons ou pas. En
effet, le risque étant que leurs paroles soit parasité par ce qu’ils pourraient
projeter sur nous en tant que professionnels identifiés. C’est pour nous avons
décidé, dans un premier temps et en guise de test de faire d’abord des
entretient dans nos propres institutions puis de faire un premier retour et une
première évaluation dans un délai d’un mois et demi.

Mais si tu as eu des retours, et que des positifs !
Bon ok... J'abdique.